Avis de l’auteur de la première étude en 2003 de l’éolien dans le Pilat
M. le Commissaire Enquêteur
Je vous fais part de mon avis sur le projet de parc éolien Les Ailes de Taillard.
Alors technicien de l’association Héliose sur les questions des énergies renouvelables électriques (dont l’éolien), j’ai réalisé l’analyse d’opportunité sollicitée en 2003 par les élus du SIVOM du Haut Pilat puis complété celle-ci lors du passage en communauté de communes des Monts du Pilat en 2007. Cette analyse avait pour objectif de déterminer la ou les zones potentielles favorables à l’implantation d’un parc éolien sur le territoire (d’un point de vue technique spécifiquement), d’en définir les différents avantages et contraintes, en prenant en compte les conditions légales de réalisation. L’analyse du territoire montrait que seule la zone actuelle du projet était susceptible d’accueillir un projet de parc éolien, de part ces caractéristiques topographiques, aérauliques, et naturelles. Des études complémentaires ont depuis lors prouvé la pertinence de ce site.
Toujours fortement impliqué dans le domaine de l’énergie, je suis par ailleurs actionnaire du projet bien que n’habitant pas le territoire du Pilat, mais favorable à sa réalisation.
De nombreux points – tant techniques qu’humains – ont été développés dans les contributions déjà postées mais je souhaite apporter quelques précisions et avis personnel :
- Implanter un parc éolien dans un parc naturel régional n’a rien de contradictoire : la préservation du Paysage n’est qu’une partie de la préservation plus large de l’Environnement du parc, dans lequel la mise en place d’énergies renouvelables – et notamment l’éolien – répond aux problématiques climatiques globales et locales présentes et à venir. S’adapter au dérèglement climatique impose de prendre des mesures de réduction des émissions des gaz à effet de serre. L’éolien y participe, par la réduction de l’usage d’énergies fossiles. Le Pilat devra bien évidemment s’adapter au changement climatique qui le touchera (modification des paysages, de la végétation, de la faune et flore…) et obligera les populations à s’y adapter en modifiant son rapport à l’énergie.
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Le parc éolien produira une partie significative de l’énergie consommée sur le territoire, qui s’inscrit par ailleurs dans une démarche de Territoire à Énergie Positive, nécessitant de réduire les consommations énergétiques ET de produire de l’énergie localement pour être consommée localement (réduisant ainsi les pertes dans le réseau électrique). Cette énergie ne produira pas de déchets de courte, moyenne et longue durée non gérables (économiquement et environnementalement)
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Les études réalisées depuis la création de la ZDE (Zone de Développement de l’Éolien) puis dans les phases du projet de Taillard apportent des garanties quant à la prise en compte des impacts du projet sur l’humain, la faune, l’avifaune et la flore locales (hydrologie, acoustique, impacts…) : ces études ont été réalisées par des professionnels indépendants en présentant les contraintes de manière rigoureuse et les mesures compensatoires éventuelles : des mesures étant aussi réalisées durant la période de fonctionnement du parc permettront de corriger d’éventuels impacts.
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Concernant les infrasons, une étude récente ne remet pas en cause les éoliennes dans l’impact sur la santé humaine : « L’Anses conclut que les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites d’exposition au bruit existantes, ni d’introduire des limites spécifiques aux infrasons et basses fréquences sonores. » (source : http://www.bruit.fr/l-anses-publie-son-rapport-d-expertise-sur-les-effets-sanitaires-des-basses-frequences-sonores-et-infrasons-dus-aux-parcs-eoliens.html)
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Concernant les champs électromagnétiques (CEM) produits par des aérogénérateurs – argument parfois avancé de manière souvent erronée : l’environnement électromagnétique domestique est très largement supérieur à celui généré par les éoliennes (du fait des fréquences générées, intensités et distances entre les éoliennes et les habitations). J’ai réalisé des mesures de CEM pendant 3 ans dans des environnements domestiques et extérieurs : l’impact électromagnétique dû à des équipements extérieurs (autres qu’antennes relais ou lignes THT et HT à proximité immédiate du logement) reste négligeable.
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Quant à l’impact du tarif d’achat du kWh éolien sur la facture énergétique des Français, au travers de la CSPE (Contribution au Service Public de l’Électricité) présente sur la facture électrique des consommateurs, il est principalement dû au tarif d’achat du kWh photovoltaïque (de l’ordre de 2 fois plus que l’éolien).
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Enfin, la démarche participative ne peut être décemment dénigrée : bien rares sont les projets éoliens en France qui associent dans une gouvernance partagée, industriel, élus des différentes collectivités et population. Le projet des Ailes de Taillard est en ce sens pionnier, exemplaire, à reproduire. Cette approche participative permet à la population locale (et quelques très rares » étrangers » au territoire comme moi) de prendre part aux décisions dans les orientations dans une démarche citoyenne. Il ne me semble pas que les grands projets aujourd’hui sources d’inquiétudes quant à leur sécurité, – centrales nucléaires particulièrement – n’ont jamais associé la population aux choix d’implantations, techniques… la transparence de l’information diffusée régulièrement, la volonté de discussion avec tous les acteurs du territoire est aussi exemplaire.
Je recommande aux personnes curieuses de vérifier par elles-mêmes certaines fausses informations véhiculées ou délibérément erronées (trop souvent avancées sans donner les sources) comme la correspondance production éolienne et consommation française sur http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix ou les infrasons (voir plus haut), etc..
Aussi, Monsieur le Commissaire enquêteur, je souhaite que l’avis que vous donnerez à ce projet soit favorable.
Veuillez accepter mes sincères salutations
Yanick CHIRON
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